Wer schreiben will, muss der Welt der Geselligkeiten und des zwischenmenschlichen Austausches entsagen und sich in die Einsamkeit zurückziehen. So das klassische Bild einsamer SchriftstellerInnen über ihre Schreibtische gebeugt. Tatsächlich aber suchen fast alle AutorInnen zum einen oder anderen Zeitpunkt während der Arbeit an einem Text den Austausch mit Zweiten, seien das KollegInnen, PartnerInnen, Dozierende, MentorInnen oder LektorInnen. Die internationale Tagung WORTWECHSEL – ÉCRIRE EN DIALOGUANT – WRITING AS DIALOGUE in Biel ging deshalb vom 24. bis 26. November den Fragen nach, welcher Art diese Gespräche sein können, welchen Stellenwert sie in literarischen Schreibprozessen einnehmen und wie sie sich möglicherweise in den entstehenden Texten niederschlagen. Organisiert im Rahmen des vom Schweizerischen Nationalfonds geförderten und an der Hochschule der Künste Bern (Forschungsschwerpunkt Intermedialität) angesiedelten Forschungsprojekts “Schreiben im Zwiegespräch – das literarische Mentorat als Autorinstanz” waren dazu WissenschaftlerInnen, VerlegerInnen, LektorInnen, ÜbersetzerInnen, Dozierende und AutorInnen aus der Schweiz, Österreich, Frankreich, Deutschland, Grossbritannien, Kanada und den Vereinigten Staaten eingeladen. Die vielfältigen Hintergründe der AkteurInnen aus Theorie und Praxis sowie die in drei Sprachen gehaltenen Beiträge führten zu praktischen Erkenntnissen, theoretischen Begriffsverzahnungen und sehr lebendigen Dialogen über Dialoge. Während der drei Tage posteten Studierende und MitarbeiterInen des Literaturinstituts oder der Forschung an der HKB ihre Eindrücke in einem Blog, einige Auszüge daraus:
WAS IN DER KAFFEEPAUSE DAS HAUS VERLÄSST:
oben
etwas
haar
dann
vor
allem
carbonfasern
verschmolzen zu
einem roten cello-
koffer der glänzt
wo er sich wölbt
und platz lässt für
schnecke griffbrett
steg unten noch ein
stück mantel etwas
jeans und stiefel
beim gang über
die strasse
Alexandra Zysset
De parfaits wreaders
La performance du texte commence dans la salle: il faut monter sur une chaise et pousser des deux mains le beamer pour les mots de Jerome Fletcher soient projetés sur l’écran plutôt que sur la table qui sert de support au texte de sa présentation. Puis c’est au micro de faire monter la tension avec une légère mais persistante menace de larsen dans les graves: on se croirait dans un film de David Lynch. Alors les lumières sont éteintes, rallumées, baissées au minimum. Dans la pénombre, Jerome fait remarquer que l’important, c’est qu’on voie les mots, pas lui.
Un texte numérique a besoin d’une machine numérique pour être produit. Mais le contraire n’est pas vrai: on peut utiliser une machine pour composer un texte qui sera imprimé. Pour qu’un ordinateur puisse produire un texte, pour qu’il puisse nous inviter à participer à son élaboration et devenir de parfaits wreaders le temps d’une performance, il a besoin d’un autre texte, d’un pré-texte: le code, mystérieux, que personne à part les initiés ne sait lire. Le code qui n’a qu’un seul sens: ce qu’il fait. Le code qui nous dit, qui formate nos actions et nos comportements. Le code, à lui seul une œuvre d’art.
Toutes les voix qu'il pourrait écrire
La traduction, c’est apprendre à écrire sous des contraintes extrêmes, apprendre à repousser les frontières de sa propre langue comme l’auteur l’a fait avec la sienne en lui donnant la forme de ce qu’il avait à dire. La traduction ouvre les possibles: l’écrivain cherche sa voix, le traducteur explore toutes les voix qu’il pourrait écrire. La traduction, c’est retrouver la séquence à travers laquelle les informations doivent arriver au lecteur. La traduction, c’est quinze pour cent de travail avec l’original et huitante-cinq pour cent à se débattre avec la langue cible. Et puis il y a cette phrase de Robert Walser que Susan Bernofsky essaie de retrouver, cette phrase si belle qui parle d’oiseaux et qui avait été si bien traduite.
Les exercices que Susan donne à ses étudiants de Columbia sont extrêmement pratiques. Par exemple, des pages avec une version en anglais en haut et une version dans une autre langue en bas: découvrir quel est l’original. Il y a souvent de grandes discussions et un texte où tout le monde ou presque tombe dans le panneau: Pour qui sonne le glas, d’Hemingway. Parce que l’intrigue se déroule en Espagne et que la langue de l’original est inhabituelle, rigide, alors que c’est justement dans la traduction qu’on s’attend à trouver des faux plis. Vous savez, il faut jouer franc jeu avec les étudiants: en définitive, on essaie de leur enseigner quelque chose dont on ne sait pas bien ce que c’est.
Pierre Fankhauser