Tout commence lorsque Michaël s’en va, un matin de décembre. Nul ne sait où il est. Nul ne sait où il va. Lorsqu’il ose s’en aller d’un village où la nature, après s’être empourprée, bruine, blanchit, s’engrise, peut-être que Michaël vole au-dessus des nuages. Si l’un des leurs s’en va, ça fait réfléchir ceux qui restent. Et la quête initiatique de prendre des formes diverses.
Prélude à autre chose. Et plus rien ne sera complètement comme avant dans la contrée. Les renards tissent leur toile au gré des saisons, où après eux, la nuit fait place au jour, sans lui faire de l’ombre. Des renards, mais aussi des hiboux, des chouettes, des chats, des chiens et des chatons. Les hommes et les femmes et les enfants ne sont jamais très loin de la nature et du paysage: ils lui sont concomitants, en situation de dépendance. La nature est si bouillonnante tout en demeurant figée, si avalante, que les sensations, les sentiments et les états d’âme des personnages se retrouvent en elle sans se décomposer, mais en évoluant, comme elle. Les relations s’entremêlent, elles s’entretissent, elles s’entrechoquent.
Et si Michaël qui est parti n’avait pas livré une chiquenaude à l’hiver? Donné des envies aux habitants du village, ou alors ceux-ci feront-ils partie, immuablement et immanquablement, du paysage qui les a vus naître? Reviendra-t-on de l’hiver? En réchappera-t-on?